Projet « TELL ME » 

Séjour du mercredi 15 mai au samedi 18 mai 2013 à Porto

Compte rendu des ateliers encadrés par les participants autrichiens, hollandais et portugais.

Le Jeudi matin nous avons été accueillis en musique à Gondomar par les partenaires portugais, le tout fut suivi par un discours du président de l’association Ala nun’Alvares de Gondomar.

Ainsi nous avons tout d’abord participé au sein des locaux de l’association Ala nun’Alvares de Gondomar, à l’atelier encadré par les partenaires autrichiens. A travers différents exercices développant la perception de l’espace scénique et des partenaires présents sur le plateau, nous avons pu expérimenter le travail seul, à deux et en groupe.

Seul, il nous était donné comme consigne de déambuler sur le plateau tout en exprimant différentes expressions et émotions seul ou au moment de croiser d’autres participants.  Un très bon exercice qui met l’accent sur la question de la disponibilité des émotions pour le comédien quelque soit la situation rencontrée.

En binôme, un exercice très  ludique, nous a été donné : le musée. Chaque participant possédait un binôme. Dans ce binôme, il y avait un modeleur et un modelé. Le modeleur devait selon son imagination sculpter avec le corps de son partenaire une statue. Pour se faire il devait se servir de la disponibilité de son partenaire et lui faire exécuter en le manipulant une position jusqu’à parvenir à celle correspondant à celle désirée.

Une fois, que la position désirée obtenue pour chacun des participant, chaque modeleur avait la possibilité d’aller voir le travail de tous les binômes à la manière d’une visite dans un musée. Après la visite, le modeleur devint modelé et le modelé devint modeleur. Puis ce dernier avait à son tour la possibilité de visiter le musée. A la fin de l’exercice, le modeleur devait faire revenir progressivement le modelé dans sa position neutre d’origine.

Cet exercice requiert une confiance,  une grande écoute, et une disponibilité corporelle du modelé mais également du modeleur : les positions doivent être suffisamment ambitieuses pour fonctionner visuellement mais ne doivent pas être trop éprouvantes pour le modelé, ce dernier devant tenir la pose plusieurs minutes durant la visite du musée.

En plusieurs petits groupes, un exercice en 3 étapes fut proposé. Il s’agissait tout d’abord de choisir 5 gestes traduisant une action globale qui puisse être intelligible une fois réalisée devant l’audience.

Ce choix étant effectué, il fallait ensuite l’exécuter à tour de rôle devant son groupe. Chaque action devant être exécutée de manière séquencée pour être suffisamment claire et précise.

Puis les partenaires autrichiens, ont invité chaque groupe à venir sur scène afin d’exécuter cette fois en même temps cette gestuelle, masqué et sur de la musique. Ce qui démarra comme un exercice individuel fait en groupe et à priori exempt de musicalité déboucha sur une chorégraphie collective très rythmée et absurde.

Cet exercice fut très instructif sur la possibilité de  créer à partir d’une consigne très formelle et sérieuse, un résultat comique, absurde et inattendu en mettant en commun les imaginaires de chacun, de la musique et des masques.

Le Jeudi après-midi, tous les participants ont été invités à participer à un atelier animé par les partenaires hollandais de l’association « Poetry Circle of Nowhere ».

Nous avons tout d’abord été invité en cercle à nous présenter à travers une gestuelle propre à l’envie de chacun. Ce qui étant donné les différents profils présents donnait un résultat assez étonnant et drôle.

Ensuite, nous nous sommes constitués en petits groupes, et le travail débuta. Les différents exercices, proposés par les partenaires hollandais avaient pour vecteur commun la rythmique.

Ainsi un exercice collectif de musicalité corporelle et vocale fut effectué. Dans tous les groupes, il s’agissait de tenter de parvenir à composer une musique improvisée à partir de rythmes corporels, et de sons produits avec la bouche, les pieds,  les bras, le corps tout entier et le sol. La musique étant composée, chaque groupe fut appelé à la réaliser devant l’audience constituée par tous les participants du séjour.

Cet exercice fut un excellent moyen de prendre conscience de l’écoute, de l’équilibre, et de la place à prendre ou pas avec des partenaires de jeu.

En effet, il est indispensable pour le comédien de parvenir à un  l’équilibre entre faire et recevoir,  ainsi que de prendre conscience de la nécessité d’une régularité et de la rigueur nécessaire afin de tenir un rythme, une intention, une intensité sur le plateau.

Enfin, deux autres exercices ont été proposés par les partenaires hollandais, l’un sur la question du quotidien et l’autre sur un atelier d’écriture poétique. Ce qui clôtura cette première journée de workshop.

Le vendredi matin, les participants se sont retrouvés au dernier atelier animé par Nuno, un des partenaires portugais au Théatre National de S. Joao à Porto.

Nous avons ainsi débuté l’atelier par un échauffement physique d’environ un quart d’heure. Puis les participants ont été invités à se mettre en cercle. Un numéro entre 1 et 40 fut donné à chacun puis un jeu de présentation débuta. Chaque participant devait se présenter dans sa  propre langue à l’appel de son numéro. Ensuite, après s’être présenté chaque participant, devait inviter le participant suivant à se présenter en donnant un numéro au hasard compris entre 1 et 40.

Le tour de présentation terminé, un autre exercice fut proposé. L’encadrant portugais invita les participants à se mélanger afin de constituer un nouveau cercle. Ceci étant fait, Nuno demanda  à chacun de tenter de  se remémorer qui était auparavant à sa gauche et à sa droite dans le cercle, et comment ces personnes étaient habillées. Cet exercice est excellent afin de travailler la mémoire et la vision périphérique.

Avant de clôturer l’atelier Nuno nous invita à se constituer en petits groupes d’environ 5 personnes afin de réaliser un dernier exercice d’improvisation scénique. La consigne étant la suivante : il s’agissait de définir au préalable à l’entrée sur scène un lieu, une action globale, et de n’utiliser pour communiquer qu’un langage imaginaire.

Les résultats furent assez visuels dans l‘ensemble, et très intelligible malgré le charabia linguistique. Les contraintes permirent de donner un cadre nécessaire à une véritable expression scénique. Encore une fois, l’absurde pris le pas sur le sérieux de la consigne.

Après cet exercice l’atelier pris fin et les participants se séparèrent avant de se retrouver le soir pour un dernier diner ensemble.